La follia

Mon cher Gabriel,

Je deviens folle en ce moment. Je n'ai pas d'autre explication. Cette folie serait dûe au stress du moment, et l'anticipation d'un moment de répit. A chaque fois que j'entends certaines choses, mes pensées courent au pire des fins, elles n'arrêtent qu'après l'avoir atteint. Cela arrive de plus en plus souvent. Qu'elles soient rationnelles ou pas, les tensions du moment me laissent vulnerable à tout.

M'échapper, c'est tout ce que je désire en ce moment. Du solitude et du silence, pour que me propres pensées puissent fleurir. J'imagine depuis toujours que mon centre est un cérisier en fleur. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu.

Je lisais un roman de fantaisie--Howl's Moving Castle-- au travail, et on m'a félicitée de garder "a young, free spirit." Je fus surprise, mais seulement parce que je pensais, "Mais, c'est la seule façon de vivre!" Voilà l'univers dans lequel je me trouve. Et lui--il habite un monde totalement contraire. J'ai l'impression de ne trouver que des gens avec cet esprit enfantin et "libre." Comme si le mot "libre" signifie quelque chose.

Mais le pire est la haine que je sens monter en moi depuis des mois. Je n'ai pas encore trouver un moyen de l'évacuer, donc elle réside en moi. Je ne l'ai jamais ressentie avant il y a deux ans. Elle est la pire de tout... Auparavant j'aurais ri 1a certaines choses qui me font exploser aujourd'hui. Que me manque-t-il pour que j'absorbe ce sentiment? C'est bien fatiguant. J'aimerais m'en débarrasser. Il brouille mes moments de repos.

Qu'est-ce que je ferais pour un moment de solitude! De tranquilité!